En politique, peu de " cadeaux " pour les plus jeunes...
La prise de position récente de Philippe Leroy sur la nécessité de rajeunir et de renouveler le personnel politique à l'occasion des prochaines échéances m'a semblé tout à fait digne d'intérêt et suffisamment rare de la part d'un élu de premier plan pour être soulignée.
Il faut dire que, très régulièrement, des citoyens, engagés sur le plan partisan ou non, font part de leur souhait de voir le monde politique s'ouvrir à des gens nouveaux, jeunes ou moins jeunes d'ailleurs. Des sites internet locaux, tels vivametz ou rue57, s'en font d'ailleurs ponctuellement l'écho à travers les articles publiés et les commentaires postés.
En se montrant favorables au renouveau, les " élus en place " ne prennent donc pas de grands risques puisqu'ils se retrouvent ainsi en phase avec une large majorité de leurs concitoyens. C'est, à tout le moins, ce que l'on peut percevoir autour de soi et ce qui résulte de toutes les enquêtes d'opinion.
Qu'en est-il réellement en Moselle ? Force est de constater que si le mouvement de renouvellement s'avère difficile partout, il l'est encore davantage dans notre Département. Non qu'il résulte d'un manque d'investissement de jeunes gens désireux de s'engager et de prendre des responsabilités. Leurs capacités ne sont pas plus en cause puisqu'il existe un certain nombre de compétences qui ne demandent qu'à pouvoir s'exprimer.
A dire vrai, deux raisons essentielles me paraissent devoir être mises en exergue. La première est d'une limpidité extrême : il s'agit tout bonnement de l'absence de volonté en la matière d'une bonne partie du personnel politique qui n'a pas franchement envie de voir des plus jeunes les rejoindre. C'est humain, me direz-vous. Il n'est pas neutre de relever que bien peu d'élus d'expérience ont su (et, par conséquent, voulu) faire émerger de nouvelles têtes. Quand on se met en quête d'exemples a contrario, on éprouve les plus grandes difficultés à les identifier tant ils sont rares...
La seconde raison découle directement de la première : alors que chaque personne " qui fait quelque chose " court le risque de commettre des erreurs - quel(le) élu(e) peut se targuer de ne s'être jamais trompé(e) ? - on fait généralement montre de bien peu d'indulgence à l'égard des plus jeunes. Et, malheureusement, ceux-là mêmes qui appellent de leurs voeux un renouvellement de la classe politique sont parfois les premiers à s'engouffrer dans la brèche de la critique facile, sans connaître et sans savoir vraiment. Drôle de réalité.
Alors, il faut avoir la foi chevillée au corps pour poursuivre inlassablement sa route, avec enthousiasme et aussi une bonne dose de courage ! C'est probablement le critère qui permet de distinguer une vraie passion d'un engagement plus mesuré. Il faut se rendre à l'évidence : quand on ne bénéficie pas de conditions de départ particulièrement avantageuses, l'engagement politique s'apparente d'emblée à un sacerdoce. Peut-être s'agit-il là de la meilleure préparation sans laquelle rien de grand n'est vraiment possible à l'avenir ?