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Etats vulnérables

Publié le par Julien Freyburger

Depuis l'émergence de l'Etat moderne, facteur d'organisation et de stabilité de la société, qu'elle soit nationale ou internationale, on avait peu à peu oublié que ce dernier pouvait être un colosse aux pieds d'argile.

 

La crise financière que nous traversons a servi de révélateur : oui, tout comme une entreprise, un Etat peut être menacé de faillite. L'exemple grec n'en est qu'un parmi d'autres. La volonté politique et la solidarité européenne ont permis, sous l'impulsion notamment du Président Nicolas Sarkozy, de pallier l'urgence de la situation. L'effort consenti est historique. Il permet d'éviter un effet d'entraînement qui aurait eu des conséquences insondables pour les autres pays et leurs populations.

 

La tragédie norvégienne est un autre exemple, certes très différent, de la dangerosité de notre époque. Après l'explosion qui a endommagé le bâtiment abritant les services du Premier ministre et, surtout, ensanglanté le centre d'Oslo, c'est l'université d'été des jeunes du Parti travailliste qui a été le théâtre d'une épouvantable horreur. Je pense à tous ces jeunes, venus des quatre coins du pays au nom de leurs idées, dans un climat festif, qui ont été les proies de ce monstre froid. Je n'ai cessé de penser à eux et à leurs proches depuis la diffusion des premières informations sur cette tragédie. L'idéologie extrémiste poussée à son paroxysme et l'état mental du prédateur sont à la source de cette effroyable tuerie qui nous plonge tous dans le deuil.

 

On le constate : le temps n'est ni à la faiblesse ni à la naïveté, même découlant d'une adhésion collective forte à l'Etat de Droit, la démocratie et le progrès. Les décideurs publics comme les citoyens ont le devoir, quasiment l'obligation, d'être vigilants, quelles que soient les circonstances.

 

C'est justement d'un gouvernement conscient de ses responsabilités et en éveil permanent dont nous avons besoin pour protéger notre société démocratique, l'ensemble de ses membres et l'héritage des Lumières dont nous sommes collectivement les dépositaires.

Publié dans En France et Ailleurs

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Combattre le gâchis alimentaire

Publié le par Julien Freyburger

La possibilité d'une sanction à l'encontre d'un employé de grande surface du sud de la France qui avait prélevé des fruits et légumes dans les poubelles du magasin a ému l'opinion publique. A l'instar d'un grand nombre de Français, j'ai été particulièrement choqué par cette menace pesant sur les épaules de ce père de famille, par ailleurs salarié semblant donner toute satisfaction depuis plusieurs années.

 

Fort heureusement, tout ceci s'est bien terminé. Il ne s'agit pas à travers ces quelques lignes d'émettre un jugement moral - et encore moins empreint de juridisme - sur une situation dont on ne peut connaître, par définition, l'ensemble des aspects. Seule une émotion légitime et spontanée a suscité une réaction collective bien compréhensive et a sans doute contribué à l'issue positive que l'on connaît. Tant mieux.

 

Dans le même temps, une enquête a mis en exergue l'une des caractéristiques les plus choquantes de notre société de consommation, le gâchis alimentaire dont nous serions tous plus ou moins responsables, encore que les Français sont probablement plus respectueux de la nourriture que certains de leurs voisins européens.

 

Au-delà des choix effectués dans les foyers, que l'on songe à ces quantités de nourriture qui partent dans les poubelles, qu'elles émanent des circuits de la grande distribution ou de la restauration collective ! Je veux bien entendre l'argument selon lequel les normes d'hygiène doivent être respectées et le principe de précaution appliqué. Mais dans une société telle que la nôtre, bien plus favorisée que de nombreuses autres populations, nous ne parvenons pas encore, quelle que soit la majorité issue des urnes, à résoudre l'ensemble des problèmes liés à la nourriture et au logement. Et dans le même temps, d'énormes quantités de matières premières et de produits finis terminent leur cycle non pas en atteignant leur finalité - nourrir des êtres humains ou, à défaut, des animaux - mais en étant vouées à la destruction.

 

Cet état de fait est d'autant plus préoccupant en période de difficultés économiques et donc sociales, alors même que des familles entières ont du mal à se nourrir convenablement tout un mois durant.

 

Il est temps que nous réfléchissions tous, citoyens, producteurs, distributeurs et pouvoirs publics, à une façon plus satisfaisante de consommer ce que nous produisons. Ce n'est pas seulement une question d'ordre moral, c'est bien plus que cela. Si nous voulons continuer à avoir le choix, à profiter des bienfaits d'une société de liberté, il me paraît urgent que nous nous conduisions de façon plus responsable. Le débat s'ouvre à peine.

Publié dans En France et Ailleurs

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Prime attribuée aux sénateurs : une heureuse annulation

Publié le par Julien Freyburger

On ne peut que se satisfaire de l'annulation de la décision de verser une prime exceptionnelle aux sénateurs en ce milieu d'année. Le Collège de la Questure du Sénat, qui rassemble les différentes sensibilités de la Haute Assemblée, avait en effet décidé d'effectuer un rattrapage sur un complément d'indemnité représentative de frais de mandat, le tout en une seule fois.

 

Non seulement cette décision ne se justifiait pas, sauf peut-être sur un plan exclusivement "technique", mais elle envoyait un bien mauvais signal à la population de la part de parlementaires qui auraient produit l'impression, dans un contexte de difficultés économiques et sociales, d'être totalement déconnectés de la vie réelle du pays c'est-à-dire des Français.

 

Il n'est pas question de dénoncer pêle-mêle, sans aucune forme de nuance, les indemnités liées à l'exercice d'un mandat électif et les avantages réels ou supposés inhérents à la vie publique. Il existe certes des excès qui doivent être combattus - certains avec une sévérité exemplaire - mais il ne faut pas tomber dans le piège de l'amalgame.

 

Le fait de se consacrer à la collectivité, à travers un mandat confié par les électeurs, exige la mise en oeuvre d'efforts constants et une mobilisation de chaque instant. Cela ne se conçoit pas sans un travail de fond et une vraie "mise à disposition" de la collectivité.

 

Le travail des élus est une réalité, à eux de ne pas le déconnecter de la réalité de la France et des Français.

Publié dans En France et Ailleurs

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