La Moselle à coeur
Les maires de Metz et de Thionville ont récemment abordé la question d'un rapprochement entre les deux plus grandes villes mosellanes. Les raisons invoquées sont logiques et pertinentes, à un point tel qu'il n'est pas forcément nécessaire de les énumérer une nouvelle fois. Jean-Marie Rausch regardait également vers le nord, tout comme François Grosdidier qui depuis longtemps évoque cette métropole nord lorraine. D'autres élus, locaux et nationaux, défendent aussi cette idée.
Les décideurs économiques et, plus généralement, les "forces vives" ne sont pas en reste sur le sujet, jusqu'à précéder parfois (souvent ?) les élus en avançant des propositions audacieuses.
L'Etat n'est pas davantage en retrait, lui qui a arrêté les périmètres des fameux SCOT, l'acronyme de schémas de cohérence territoriale. Ainsi le SCOTAM, les deux dernières lettres signifiant "agglomération messine", court de l'aéroport régional jusqu'à Mondelange, territoire qui englobe pas loin de 400 000 habitants. Et le voisin thionvillois dispose d'une limite de propriété mitoyenne de celle de son homologue "grand messin".
En tant qu'élu de Maizières-lès-Metz, je me sens tout particulièrement concerné par cet environnement politico-institutionnel qui devient chaque jour plus prégnant. Ma commune est en effet située au coeur de l'axe Metz-Thionville. Elle est une ville-carrefour des voies de communication, idéalement située pour qui veut être à proximité immédiate des différents centres de gravité de l'ouest mosellan et au-delà. Pour compléter le propos, je ne peux taire l'idée de mon voisin Abate, maire de Talange, qui, de son côté, préconise une fusion des intercommunalités situées entre celles entourant Metz et Thionville.
Que d'idées intéressantes et au demeurant novatrices ! A l'instar de biens d'autres, j'ai moi-même beaucoup réfléchi à ces questions passionnantes pour l'avenir de notre territoire et de ses habitants.
Justement, parlons un peu des Mosellans ! Les visionnaires, ce sont eux qui, dans leur vie quotidienne comme dans leurs loisirs et leurs sorties, ont contribué à donner corps à ces idées et projets. Il est devenu très courant, pour ne pas dire banal, au fil des années, d'habiter à Metz ou dans ses environs, et de travailler dans l'une des zones commerciales et d'activités qui assurent, elles aussi, cette fameuse continuité urbanistique entre Metz et Thionville. Il n'est pas rare non plus de fréquenter les salles de spectacle ou les espaces culturels que des personnes publiques ou privées ont pris l'initiative de construire en divers endroits de notre territoire commun et ce, quel que soit le lieu d'habitation des spectateurs. Pour ne citer qu'un exemple, et non des moindres, qui ne connaît le pôle thermal et touristique d'Amnéville-les-Thermes ?
L'avenir réside à coup sûr dans une vision partagée de notre territoire. Il se dessinera favorablement à la condition que personne ne soit laissé de côté. Si l'on a une réelle ambition pour la Moselle, cela passera aussi par des choix politiques forts, notamment en matière d'infrastructures.
Plus largement, c'est aux Mosellans dans leur ensemble que revient la mission de penser et de préparer l'avenir. Après bien des moments éprouvants, il est grand temps de se retrousser les manches et d'oeuvrer pour que la Moselle soit encore plus attractive demain. Les conclusions du comité dit "Balladur", loin de nous décourager, doivent au contraire nous stimuler et nous inciter à faire mieux ! La Moselle le mérite, non ?!