"Le porte-plume et son souteneur"
Le contexte mérite d'être explicité : la ville de Maizières-lès-Metz a lancé il y a quelques années un ambitieux projet de construction d'un nouveau conservatoire, l'actuel bâtiment tombant en ruine, auquel doivent être adossés deux espaces : l'un voué aux activités périscolaires, l'autre aux initiatives socio-culturelles. Jusque-là, rien à redire tant les besoins à l'échelle de la commune sont nombreux en la matière.
Récemment, des avenants ont été soumis au Conseil municipal, parmi lesquels plus de 100 000 euros de béton et de ferraille supplémentaires justifiés dans le rapport présenté par la complexité de l'opération. Ceci alors que le chantier touche à sa fin. Bien que leur montant global soit très important, je ne me suis pas inquiété outre mesure de la survenance de ces avenants, eu égard à l'ampleur de cette entreprise qui avoisine la somme de 9 millions d'euros et conformément à la présomption de bonne foi du décideur public par ailleurs maître d'ouvrage.
La situation se trouve néanmoins quelque peu compliquée quand plusieurs riverains de la nouvelle construction attirent l'attention des élus de l'opposition sur l'apparition d'un "jour" significatif entre deux grands panneaux de béton. D'autant que cette information corrobore plusieurs témoignages dont nous avons été destinataires au cours de ces derniers mois.
Une remarque s'impose naturellement à ce stade : il est bien évident que si l'opposition municipale est informée par diverses sources de cette situation ou, tout du moins, de ces interrogations, la majorité en place l'est a fortiori. Le contraire est absolument inconcevable, d'autant que le quotidien régional, en l'occurrence le Républicain Lorrain, est lui-même mis au courant de l'affaire.
Peu de personnes possèdent les connaissances techniques nécessaires à une compréhension satisfaisante du sujet, encore moins à une explication rationnelle du phénomène. D'où les questions tout à fait légitimes posées par la population qui, en plus du "droit" de financer le bâtiment par ses impôts, a le droit de savoir.
Face à cette attente normale, l'attitude de la municipalité consiste à ne rien dire et même à ne pas répondre promptement aux appels du pied de l'opposition et de la presse.
Quel en est le résultat ? Un article sur le sujet mettant en avant des "interrogations" et, par ailleurs, des questions sur le sujet émanant de plusieurs élus au cours de la réunion du Conseil municipal.
Quelle est la réaction du maire ? Sous le couvert de la lecture d'une télécopie d'un intervenant important du chantier, il met de façon éhontée en cause la presse et l'opposition qualifiées ensemble de "porte-plume et son souteneur", allant jusqu'à parler de volonté de nuire.
Or, aucune volonté de nuire en la matière, ni au projet ni aux entreprises qui font leur travail, bien au contraire ! Simplement le résultat de la nonchalance du premier magistrat qui ne juge pas utile de répondre à quelques questions sérieuses liées à une construction de près de 9 millions d'euros. Ni plus ni moins.