Combattre le gâchis alimentaire

Publié le par Julien Freyburger

La possibilité d'une sanction à l'encontre d'un employé de grande surface du sud de la France qui avait prélevé des fruits et légumes dans les poubelles du magasin a ému l'opinion publique. A l'instar d'un grand nombre de Français, j'ai été particulièrement choqué par cette menace pesant sur les épaules de ce père de famille, par ailleurs salarié semblant donner toute satisfaction depuis plusieurs années.

 

Fort heureusement, tout ceci s'est bien terminé. Il ne s'agit pas à travers ces quelques lignes d'émettre un jugement moral - et encore moins empreint de juridisme - sur une situation dont on ne peut connaître, par définition, l'ensemble des aspects. Seule une émotion légitime et spontanée a suscité une réaction collective bien compréhensive et a sans doute contribué à l'issue positive que l'on connaît. Tant mieux.

 

Dans le même temps, une enquête a mis en exergue l'une des caractéristiques les plus choquantes de notre société de consommation, le gâchis alimentaire dont nous serions tous plus ou moins responsables, encore que les Français sont probablement plus respectueux de la nourriture que certains de leurs voisins européens.

 

Au-delà des choix effectués dans les foyers, que l'on songe à ces quantités de nourriture qui partent dans les poubelles, qu'elles émanent des circuits de la grande distribution ou de la restauration collective ! Je veux bien entendre l'argument selon lequel les normes d'hygiène doivent être respectées et le principe de précaution appliqué. Mais dans une société telle que la nôtre, bien plus favorisée que de nombreuses autres populations, nous ne parvenons pas encore, quelle que soit la majorité issue des urnes, à résoudre l'ensemble des problèmes liés à la nourriture et au logement. Et dans le même temps, d'énormes quantités de matières premières et de produits finis terminent leur cycle non pas en atteignant leur finalité - nourrir des êtres humains ou, à défaut, des animaux - mais en étant vouées à la destruction.

 

Cet état de fait est d'autant plus préoccupant en période de difficultés économiques et donc sociales, alors même que des familles entières ont du mal à se nourrir convenablement tout un mois durant.

 

Il est temps que nous réfléchissions tous, citoyens, producteurs, distributeurs et pouvoirs publics, à une façon plus satisfaisante de consommer ce que nous produisons. Ce n'est pas seulement une question d'ordre moral, c'est bien plus que cela. Si nous voulons continuer à avoir le choix, à profiter des bienfaits d'une société de liberté, il me paraît urgent que nous nous conduisions de façon plus responsable. Le débat s'ouvre à peine.

Publié dans En France et Ailleurs

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C
<br /> Pour avoir travaillé avec la grande distribution ,je ne suis pas surpris ,car c'est une pratique courante ,ceux ci préfère jeter les produits (consommable)que de faire profiter le personnel ,car il<br /> estime qu'il y a risque de débordement et le social n'est pas leur point fort.<br /> <br /> <br />
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