Des méthodes d'un autre âge
Richard Mallié est député des Bouches-du-Rhône depuis 2002, année où il a battu un sortant communiste bien implanté dans une terre de tradition ouvrière. Son investissement et ses travaux parlementaires lui ont valu une reconnaissance de ses pairs puisqu'ils lui ont confié la fonction prestigieuse de Premier Questeur de l'Assemblée Nationale.
Vendredi, une quarantaire de militants et sympathisants de la CGT ont mis à sac sa permanence parlementaire située à Gardanne. Pour quelle raison ? Tout simplement parce que le Député Mallié vient de déposer une proposition de loi visant à abroger la loi Bichet du 2 avril 1947 imposant la présentation systématique de tous les titres de presse politiques chez l'ensemble des diffuseurs et que cette initiative ne recueille pas leur soutien.
On peut bien entendu discuter du bien-fondé de cette proposition qui, par ailleurs, s'inscrit dans le prolongement des Etats généraux de la Presse écrite voulus par le Président de la République. Toute idée peut être débattue voire combattue. Le débat démocratique se conçoit sur le plan de l'échange intellectuel, pas sur celui de la brutalité physique à l'encontre des collaborateurs d'un parlementaire et de leur outil de travail.
Les méthodes employées par ces extrémistes doivent être condamnées avec fermeté, d'autant qu'elles ne sont pas dénuées de danger. Il y a quelques années, sous la même bannière, des irresponsables avaient envoyé un tracteur dans la vitrine de la permanence de Richard Mallié alors même que son équipe y travaillait.
Une réaction vigoureuse s'impose, y compris de la part des opposants à la proposition Mallié, pour que de tels actes ne se reproduisent plus. Une démocratie vivante mais apaisée, pour reprendre l'expression de Jacques Chirac, ne devrait pas laisser de place à ce type de pratique.