Education nationale : savoir raison garder

Publié le par Julien Freyburger

La rentrée s'annonce, précédée d'un cortège d'informations plus ou moins stimulantes. Trois d'entre elles font actuellement débat.

 

Les modifications qui affectent l'enseignement de l'Histoire au collège avec le "retrait" de Louis XIV et de Napoléon et l'ouverture aux autres civilisations. La polémique qui fait rage aujourd'hui comporte très probablement des excès mais il ne faudrait pas pour autant, au (bon) motif consistant à élargir le champ des programmes, faire l'impasse sur des périodes extraordinairement riches de l'histoire de France. Comment bien comprendre la France, l'Europe et, d'ailleurs, le Monde d'aujourd'hui sans connaître le siècle de Louis XIV et l'épopée napoléonienne dont les manifestations sont encore très prégnantes ?

 

La proposition de la FCPE, l'une des deux principales organisations nationales de parents d'élèves avec la PEEP, visant à supprimer les devoirs à la maison et à limiter la semaine d'un lycéen à "35 heures TTC, tout travail compris". Une idée pour le moins originale qui met l'apprentissage du travail et le goût de l'effort personnel quelque peu sous l'éteignoir. Une fausse bonne idée justifiée par ses promoteurs sous l'angle de la nécessaire ouverture des élèves à d'autres activités, culturelles ou sportives. Deux questions méritent d'être posées : l'une sérieuse sur la supposée incompatibilité entre des devoirs personnels et des activités de découverte ; l'autre provocante sur ce temps de travail institutionnalisé des lycéens... à quand la mise en oeuvre de l'ARTT au bénéfice des élèves ? Les 35 heures ont-elles tant apporté aux administrations publiques et aux entreprises qu'il deviendrait nécessaire d'en rendre bénéficiaires les lycéens ?

 

Enfin, la position du Ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, sur l'obligation des élèves de se lever à l'entrée du professeur dans la salle de classe. Une règle déjà appliquée par certains enseignants qui y voient, à juste titre, une marque de respect à l'égard de leur personne, dépositaire de l'autorité. Ce constat fait dire à certaines critiques que la proposition ministérielle se trouve par voie de conséquence vidée de tout contenu. C'est une erreur puisqu'il apparaît inconcevable de voir cette marque de respect appliquée de façon variable. L'imposition n'est pas nécessairement un mal dans une société qui a besoin de quelques repères.

 

Sans être un spécialiste des sciences de l'éducation dont l'expertise peut certainement apporter beaucoup, je pense qu'en matière d'éducation, il faut savoir raison garder.

Publié dans En France et Ailleurs

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article