Il faut sanctionner la spéculation sur la santé budgétaire des Etats

Publié le par Julien Freyburger

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Quelques jours après le plan d'aide à la Grèce et l'adoption d'un mécanisme extraordinaire d'assistance financière au sein de la zone euro, il ne fait aucun doute que tous les Etats européens, à commencer par la France, vont devoir faire des efforts pour maîtriser leurs comptes publics.

 

Notre pays connaît une situation tendue : notre déficit public atteint 8 % du produit intérieur brut (6,6 % en moyenne dans la zone euro), la dette publique représente 83,6 % du P.I.B. (contre une moyenne de 84,7 %) et nous avons pris l'engagement de réduire le déficit à 3 % d'ici 2013. Autant dire que l'époque est à l'imagination et à la réduction des dépenses publiques. Celles-ci vont devoir être rationalisées dans un souci de bonne gestion.

 

Sans s'attarder sur des querelles sémantiques dont la vie politique française a le secret (et dont, il faut bien le dire, les médias sont généralement friands) - rigueur or not rigueur ? - force est de constater que la réaction de la puissance publique, en l'occurrence les Etats européens, a été massive. Un peu tardive mais à la mesure de la situation.

 

Et pendant que toutes les pistes étaient explorées par les gouvernements, quelle que soit leur orientation partisane, et par les institutions européennes et internationales, des spéculateurs sans scrupule ont continué de parier sur la santé économique, budgétaire et financière des Etats. Inacceptable.

 

Lorsque les pouvoirs publics décident, à juste raison, de poursuivre l'auteur d'une atteinte aux symboles de la République, comme ce fut le cas récemment à l'occasion d'un concours de photographie organisé par une grande enseigne culturelle, il est fait application du Droit. On ne peut faire tout et n'importe quoi. C'est normal.

 

Il faut également faire usage du Droit, matière vivante qui évolue constamment, pour sanctionner les atteintes portées aux personnes publiques que sont les Etats dans la sphère internationale. C'est toute l'organisation de la société mondiale qui est ici en cause. Ce serait tout aussi normal.

 

Alors instaurons un délit d'atteinte aux intérêts des Etats (ainsi qu'un mécanisme de sanction) et, par voie de conséquence, de leurs populations. Il est proprement scandaleux d'intriguer sur les marchés en spéculant sur la pérennité financière des Etats sans lesquels l'anarchie serait bien vite au rendez-vous.

Publié dans En France et Ailleurs

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