Les dirigeants de l'UMP doivent suivre l'exemple de ses militants et sympathisants
Cela fait plusieurs semaines que je me suis abstenu de poster un message sur ce blog qui me tient pourtant particulièrement à coeur. Il faut bien reconnaître que l'imbroglio de l'élection du président de l'UMP ne m'a pas spécialement incité à ajouter des commentaires aux commentaires. Néanmoins, trois points me paraissent devoir être relevés.
Tout d'abord, la confusion résultant du déroulement des opérations électorales, retransmise en direct sur plusieurs chaînes d'information continue, doit aujourd'hui cesser. La crédibilité du premier mouvement politique de France a été suffisamment écornée et il est vraiment temps de sortir de cette mauvaise passe. Il n'y a qu'une solution sérieuse pour y parvenir : organiser un nouveau vote, cette fois-ci incontestable, au cours des premiers mois de 2013. A l'instar d'une majorité (c'est ce que je perçois chaque jour) d'adhérents et de sympathisants, je soutiens cette issue qui est la seule permettant de "sortir par le haut" de ce feuilleton automnal de mauvais goût. Et il faut le faire rapidement, sans laisser la situation s'enliser davantage.
Ensuite, le premier tour des élections législatives dans trois circonscriptions métropolitaines a été riche d'enseignements. Là où une partie des observateurs attendait une quasi-débâcle des candidats représentant l'UMP, ce fut un succès incontestable dû à un rejet sans précédent d'une majorité au pouvoir depuis moins de six mois. La défiance à l'égard du parti socialiste a été beaucoup plus forte que les controverses internes à l'UMP auxquelles, pourtant, nos électeurs sont sensibles. En outre, force est de constater que le front national n'incarne pas, aux yeux des Français, une alternative suffisamment crédible pour exercer des responsabilités. Au contraire, je mesure combien les propositions frontistes font peur, en cette période de crise aiguë, à de nombreuses personnes dont certaines comptent parmi les moins favorisées de notre pays.
Enfin, et c'est probablement l'élément le plus important, il est urgent de préparer une bonne politique pour l'avenir de la France qui s'enfonce chaque jour un peu plus dans la crise. Nous avons la capacité de nous relever, de redresser la tête et de faire preuve d'audace et de volonté. La France mérite mieux que l'absence de vision stratégique qui prévaut aujourd'hui au sommet de l'Etat. Au bout de quelques mois, plus personne ne s'étonne d'entendre les membres du gouvernement se contredire, quitte à mettre en péril la crédibilité de la Nation tout entière. La situation du site industriel de Florange en est une illustration flagrante : qu'elle semble éloignée cette campagne électorale au cours de laquelle un candidat juché sur le toit d'une camionnette est venu faire de grandes promesses, sans parler de cette ministre qui n'a pas hésité à offrir le champagne au motif que le changement tant attendu était arrivé... Au lieu de cet avenir socialiste nécessairement radieux, c'est un véritable Munich sidérurgique auquel nous avons assisté, le Premier ministre, sûr de son fait, n'hésitant pas à saluer un accord porteur d'espoir avec le patron d'ArcelorMittal. On l'aura compris, "le changement c'est maintenant" est à remiser au magasin des accessoires de campagne électorale.