Quelle(s) intercommunalité(s) de Metz à Thionville ?
Le calendrier se précise et les échéances approchent : élaboration du schéma départemental de coopération intercommunale avant la fin 2011 et définition des nouvelles limites des intercommunalités en 2013 et 2014. D'où la multiplication des prises de position dans cette perspective devenue proche.
Il faut dire que l'espace de l'aire urbaine de Metz, Thionville et Briey compte plus de 600 000 habitants. Il est, pour l'heure, fractionné en 14 intercommunalités et 144 syndicats intercommunaux toujours en activité, intervenant dans les domaines les plus divers.
Evidemment, cette situation n'est pas satisfaisante : les limites actuelles ne sont pas toujours cohérentes et les missions diffèrent d'une structure à une autre, le tout sans une grande concertation.
Des élus de tous bords prennent par conséquent des positions variées. Ainsi, Patrick Abate, maire P.C.F. de Talange milite-t-il pour une fusion de la Communauté de Communes de Maizières-lès-Metz avec celle du Sillon mosellan et celle du Pays Orne Moselle, ce qui ne semble pas du goût du président PS du Sillon, le sénateur Todeschini, lui-même élu de Talange, qui préfère prendre son temps. Les parlementaires de la rive droite de la Moselle, quant à eux, ne voient pas l'intérêt de ce large ensemble pour les communes plutôt rurales de leur secteur, préférant peut-être un "petit chez soi plutôt qu'un grand chez les autres"...
D'autres élus se déclarent d'emblée favorables à des rapprochements rapides pour rationaliser la carte de l'intercommunalité : fusions plus larges ou "plan B" pour M. Abate consistant en une possibilité d'adhésion de Maizières-lès-Metz et Talange à la Communauté d'Agglomération de Metz Métropole. D'autres, enfin, sont partisans d'un statu quo, arguant du fait que l'organisation actuelle est bonne et que leur travail est plus efficient que les actions initiées par d'autres.
Dans les faits, tous ces points de vue peuvent être justifiés et entraîner une adhésion plus ou moins forte.
Pour ma part, élu de Maizières-lès-Metz, siège d'une communauté de communes à fiscalité propre, héritière du District du Nord de l'Agglomération messine qui a été pionnier en la matière, mais aussi d'un canton divisé en deux intercommunalités et limitrophe d'autres communautés dont celle de Metz Métropole, je privilégie une démarche inverse.
Partons des coûts engendrés par l'organisation de l'intercommunalité et mettons-les en rapport avec les services effectifs rendus aux habitants pour définir une position sérieuse. Seuls comptent les économies d'échelle et l'apport généré au bénéfice de la population. Le reste n'est que discussion purement politique, assez éloignée de la réalité et du quotidien que vivent nos concitoyens.
De ce point de vue, la création de l'Association Aire urbaine Metz Thionville Briey me paraît aller dans le bon sens : une réflexion en profondeur permettant de se donner toutes les chances d'aboutir à des décisions pertinentes.