Réforme des retraites : des jeunes victimes de leur jeunesse ?
En ce jour de manifestations contre la réforme - vitale - des retraites, on parle beaucoup des jeunes, lycéens ou étudiants, qui en viendraient à participer aux cortèges syndicaux, répondant ainsi à l'appel d'organisations satellites du parti socialiste.
Cet appel est parfaitement condamnable et irresponsable, dans la mesure où les plus jeunes d'entre nous ont mieux à faire que de servir de supplétifs aux manifestants, eux-mêmes destinataires d'une information quelque peu orientée.
Et, surtout, ce n'est certainement pas l'intérêt des lycéens et étudiants, futurs "actifs", qui est aujourd'hui défendu. C'est même l'inverse !
La situation est paradoxale : des jeunes vont défiler pour défendre le maintien des acquis de certaines catégories de salariés qui, aiguillonnés par les organisations syndicales et politiques protestataires, souhaitent l'échec d'une réforme pourtant indispensable.
Si cette tentative réussissait, rien ne changerait sauf notre système de retraite par répartition qui, lui, n'y survivrait pas... Les premières victimes en seraient les plus jeunes qui, non contents de cotiser pour les retraités d'aujourd'hui et de demain, se verraient privés de la solidarité des générations qui les suivront !
On pourrait souligner le caractère cocasse de cette situation si le sujet n'était pas aussi important pour la société française.
Alors que la durée de vie a heureusement progressé, que des avancées ont été réalisées en matière de pénibilité et de carrières longues, que tous les pays européens ont réformé leur système de retraite, qui peut raisonnablement s'opposer à tout changement en France ?
Il me paraît urgent de penser aux plus jeunes d'entre nous plutôt que de les inciter à manifester contre une réforme qui, de toute évidence, devrait leur permettre de bénéficier eux aussi de la solidarité nationale qui ne se conçoit pas à sens unique.