Un peu de précision ne nuit pas !
Outre sa signification sur le plan religieux, le 15 août est généralement synonyme, si ce n'est de rentrée, de "reprise" politique. Encore que cette année l'été a été marqué par une absence d'interruption du débat politique puisque majorité et opposition avaient fait le choix d'assurer une présence médiatique continue.
Ce constat me conduit à formuler deux remarques.
L'une, sur la forme, me paraît frappée au coin du bon sens mais malheureusement peu réaliste. Il s'agirait en effet de ne pas déterminer les thèmes d'actualité à aborder en se fondant exclusivement sur le calendrier et le rythme médiatiques. Même si la presse, quel que soit le vecteur utilisé, joue un rôle absolument essentiel dans la vie démocratique, les élus et responsables publics n'ont pas à se déterminer en tenant uniquement compte de la réalité ou des potentialités médiatiques du moment. Il ne s'agit pas ici de nier ou de minimiser la part que se doivent de prendre les médias au débat mais de ne pas se focaliser sur les seuls impératifs médiatiques. Voilà tout. Pour bien faire, les élus et responsables politiques, qui ont en charge la gestion des affaires collectives, doivent conserver leur libre-arbitre quant à la nature et la pertinence mêmes des débats, ce qu'ils font insuffisamment.
L'autre remarque a davantage trait au fond. On assiste à des passes d'armes répétées sur les projets et réalisations du Gouvernement, à commencer par les thèmes qui se dégagent du discours que le Chef de l'Etat a prononcé à Grenoble au mois de juillet. Ainsi, une position isolée au sein du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale qui dépend du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme devient-elle, dans une discussion où tout est galvaudé et fait l'objet d'une confusion sans nom, une décision de l'ONU ! Pas moins... La réplique émanant de certains contradicteurs n'en est pas moins empreinte d'approximations voire de contre-vérités. Ainsi est-il fait allusion à la composition de ce comité dont la nationalité de certains de ses membres serait sujette à caution compte tenu du peu d'empressement des Etats concernés à défendre les Droits de l'Homme. Erreur là aussi puisque l'indépendance et le niveau d'expertise des personnes concernées ne sauraient être contestés sans aucune forme de nuance.
On le remarque une fois encore : précipitation et approximation participent d'une dilution des sujets abordés. Tout est dans tout et rien n'est précis. Il ne faut dès lors plus s'étonner de toutes les confusions découlant d'un manque de rigueur aussi criant.
On aimerait d'ailleurs entendre le PS sur le terrain des propositions, à la veille du débat sur la réforme des retraites qui doit garantir la pérennité du système par répartition. Quelle est la position de la rue de Solferino au moment où la croissance effectue un retour que l'on souhaiterait encore plus significatif ? Quid de la suite à apporter à ce changement de conjoncture tant attendu ?
Plutôt que de lever les bras au ciel en prononçant des discours grandiloquents, on aimerait que soit nourri un débat public de qualité tourné vers les aspirations des Français.