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Primaires socialistes : oui mais trois fois "mais"

Publié le par Julien Freyburger

Je ne fais pas partie des détracteurs des primaires organisées par le PS. Celles-ci constituent, quant à leur principe, un rendez-vous démocratique intéressant. L’idée avait d’ailleurs été proposée par la droite avant qu’elle ne soit réalisée par la gauche.

 

Il ne faut cependant pas confondre ces primaires avec une élection républicaine qui concerne, par définition, l’ensemble du corps électoral c’est-à-dire tous les citoyens. Certains excès doivent être dénoncés. J’en identifie trois, à cheval sur l’actualité locale et nationale.

 

Tout d’abord, les lieux publics mis à disposition des adhérents et sympathisants socialistes. Je suis favorable à la mise à disposition de salles municipales pour assurer le bon déroulement des opérations mais pas à l’ouverture de mairies telles que celles de Metz, Maizières-lès-Metz ou Talange. Un hôtel de ville est, par définition, la « maison de tous » et je suis profondément gêné qu’il soit réservé aux proches du Parti socialiste, excluant de fait une grande partie de la population les dimanches d’ouverture « au public » (en fait à une partie du public).

 

Ensuite, alors que des élus locaux, candidats à des élections locales ou nationales, se voient facturer la moindre photocopie de document public par des maires de gauche (je l’ai vécu récemment à Maizières et à Talange), le PS dispose gratuitement des listes électorales pour organiser ses primaires.

 

Enfin, je ne vois pas ce que M. François Hollande, Président du Conseil général de la Corrèze et candidat à ces primaires, vient faire au festival « Etudiants dans ma Ville ». S’il ne s’agit pas d’une récupération partisane d’un événement destiné à tous les étudiants messins, c’est à n’y rien comprendre…

 

Ces différents éléments laissent un goût amer, un peu comme l’humoriste (de gauche) Stéphane Guillon qui, le jour de son mariage dans une mairie de la région parisienne, a remplacé le portrait du Président de la République Nicolas Sarkozy par celui de François Hollande… Un comportement anti-républicain qui, au-delà du geste, manifeste un réel mépris du suffrage universel.

 

Or, n’oublions pas que si les primaires constituent un rendez-vous démocratique intéressant, elles ne remplacent pas pour autant l’élection au suffrage universel qui, seule, fait foi. Un petit rappel au règlement s’impose.

Publié dans En France et Ailleurs

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Fin de campagne sénatoriale

Publié le par Julien Freyburger

C'est une campagne particulière qui s'achève. Particulière parce qu'elle concerne directement un corps électoral très restreint, les grands électeurs, composé d'un peu plus de 2800 personnes en Moselle (les délégués sénatoriaux, quel que soit leur mode de désignation). Particulière aussi parce qu'elle est symptomatique de l'état d'une société politique, mosellane pour ce qui nous concerne.

 

Ce n'est pas un secret, je souhaite ardemment la victoire de la liste conduite par François Grosdidier, la dynamique des communes de la Moselle, composée d'élus enracinés, dévoués à leur territoire et doués d'une forte conviction mosellane. En tant que délégué de droit du Conseil municipal de Maizières-lès-Metz, je voterai pour cette liste. Comme élu local engagé dans la vie politique, j'appelle les délégués des conseils municipaux à se prononcer en ce sens, celui du renouveau allié à l'expérience de la gestion des collectivités territoriales.

 

Au-delà de ce choix, une réflexion me taraude depuis le début de cette campagne assez confidentielle pour l'adepte du suffrage universel direct que je suis, partisan du scrutin uninominal autant que possible pour plus de clarté et de lisibilité. C'est non pas l'âge du capitaine mais l'âge des candidats, ou plutôt leur extrême longévité. Songeons que les sénateurs sortants en Moselle ont tous débuté leur carrière à la fin des années 70 ! Il n'est pas question de contester leurs qualités mais de dénoncer une absence totale de renouvellement qui n'est saine ni pour la vie politique ni, d'ailleurs, pour la Moselle et les Mosellans.

 

Je forme le voeu que, dès dimanche, un début de renouvellement de nos élus se fasse jour pour préparer l'avenir de notre grand département qui a besoin de la mobilisation de tous, y compris de nouveaux élus qui sauront apporter, eux aussi, leur pierre à l'édifice.

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Affaire DSK : les dirigeants nationaux du PS disqualifiés

Publié le par Julien Freyburger

Ce qu'il est convenu d'appeler "l'affaire DSK" n'est pas une "simple" affaire de moeurs. Il n'en existe pas de vraiment simple mais celle-ci s'avère particulièrement complexe. Pourquoi ?

 

D'abord parce qu'elle concerne un homme politique extrêmement important, dirigeant d'une très grande organisation internationale et candidat, au moment des faits (quelle que puisse être leur qualification juridique), à la présidence d'un grand pays.

 

Ensuite parce qu'elle concerne un homme politique se revendiquant de la gauche socialiste française dont on sait quelle est l'étendue des leçons de morale administrées en permanence à la planète entière.

 

Enfin parce qu'elle oppose deux mondes radicalement différents : d'un côté un homme puissant et riche, de l'autre une femme modeste issue de l'immigration.

 

Un dernier aspect, et non des moindres : l'issue judiciaire de cette affaire ne peut que desservir les femmes en général et les victimes de violences physiques et sexuelles en particulier. Quelle crédibilité accorder à leur point de vue si l'on se réfère à cette mauvaise série américaine qui voit presque, en définitive, la victime présumée se retrouver sur le banc des accusés...

 

Certes, si relation intime il y a eu, on ne peut prouver formellement que la violence a été utilisée pour y parvenir. En termes juridiques, on ne peut pas affirmer non plus qu'il y a eu, au moment des faits, un consentement libre et éclairé de la part de la jeune employée de l'hôtel.

 

Bien sûr, certains beaux esprits rétorqueront que cette jeune femme est loin d'être parfaite, qu'elle a probablement commis des erreurs dans son passé récent, qu'elle a peut-être même menti pour entrer sur le territoire américain... Tout cela est sûrement vrai ou au moins vraisemblable et, en tout état de cause, prouvé ou présumé grâce aux moyens colossaux dont a pu disposer la défense de l'ancien accusé.

 

Le fait que la Justice américaine abandonne les poursuites dans le cadre de la procédure pénale était, en raison des moyens d'investigation déployés et de l'absence de preuve formelle, assez prévisible. Le tribunal de New-York ne saura jamais dire avec certitude ce qui s'est vraiment passé.

 

On ne peut pour autant se réjouir de l'abandon des poursuites contre DSK. Si sa culpabilité n'est pas prouvée, son innocence non plus.  Les dirigeants socialistes se sont d'ailleurs d'eux-mêmes disqualifiés en se réjouissant publiquement de l'abandon des poursuites et du retour de M. Strauss-Kahn. Ils ont manqué de la plus élémentaire pudeur, abandonnant, au passage, les grands principes qu'ils sont censés défendre. Dans les médias, l'indécence et le mépris ont occupé tout l'espace.

 

Cet "immense soulagement" (sic) s'inscrit dans la droite ligne de l'immense faculté d'oubli dont certains ont pu faire preuve, même si, au lendemain de l'arrestation de DSK, ils ont trouvé les ressources nécessaires pour se souvenir subitement de faits présumés, vieux de plusieurs années. Peut-être était-ce leur façon de trouver là une forme de rédemption ou, en étant moins optimiste, de se donner bonne conscience ?

Publié dans En France et Ailleurs

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