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Notre dame du grand pardon

Publié le par Julien Freyburger

C'est ainsi que Catherine Nay, à mes yeux une des meilleures journalistes politiques, a qualifié ce matin Ségolène Royal dans son édito sur Europe 1.

Il faut dire que la présidente de la Région Poitou-Charentes s'est une fois de plus illustrée en présentant ses excuses au président du gouvernement espagnol, Jose Luis Zapatero, pour des propos prêtés à Nicolas Sarkozy que ce dernier n'a, dans les faits, pas tenus ! C'est en tous les cas ce qu'affirme, entre autres, Jean-Pierre Brard, député communiste de Seine-St-Denis, pourtant peu suspect de complaisance à l'égard du président de la République. Ce parlementaire, à l'instar de onze autres, a participé à ce fameux déjeuner au cours duquel une certaine liberté de ton régnait.

Au-delà des circonstances précises de cet échange à bâtons rompus, c'est bien l'attitude de Madame Royal qui est une fois encore en cause. A un point tel que même les socialistes et, parmi eux, les plus fervents soutiens de l'ancienne candidate à la magistrature suprême, en perdent leur latin.

Que dire, que faire en pareille occurrence ? Difficile de taire la chose tant les médias en font leur miel. Impossible d'approuver ce deuxième "pardon" sauf à vouloir entrer dans le jeu inepte de son auteure qui n'attend que ça. En rire pourrait être une solution satisfaisante si l'image et la crédibilité de la France n'étaient pas en cause.

Reste une issue : condamner fermement le propos royaliste, tenu modestement "au nom de l'Humanité" (sic), et passer à autre chose.

Publié dans En France et Ailleurs

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Le fond et la forme

Publié le par Julien Freyburger

Ces derniers jours, l'opposition au plan national a eu l'occasion de se réjouir de plusieurs "victoires" avec le rejet de la loi dite "HADOPI" et l'arrêt du Conseil d'Etat relatif au temps de parole présidentiel.

Un mot sur ces sujets, quitte à heurter (un peu) certains de mes amis de la Majorité présidentielle. Tout d'abord, rappelons à toutes fins utiles que le projet de loi "Création et Internet" a pour visée essentielle de lutter contre les modes de téléchargement illégaux des oeuvres via Internet. Ceci pour mieux protéger les artistes lésés par la multitude de sites à partir desquels il est loisible de télécharger films et chansons sans contrepartie. Intention au demeurant louable mais considérée par certains internautes comme attentatoire à leur liberté, entre autres arguments avancés au cours des débats.

Quant à la décision prise par la plus haute juridiction administrative, elle consiste à annuler une autre décision, prise par le Conseil supérieur de l'Audiovisuel celle-là, refusant par principe de prendre en considération le temps de parole du Président de la République et de le comptabiliser à raison du contenu du discours et des circonstances dans lesquelles il est prononcé.

Réservé sur le premier sujet, je ne peux en dire autant du second. Je comprends en effet le ressort de la jurisprudence décidée au Palais-Royal qui est avant tout... d'ordre juridique. Faut-il s'en étonner ? Sûrement pas. En pratique, sans pour autant préjuger des travaux du CSA sur le sujet, cette évolution est probablement une conséquence supplémentaire du quinquennat et du profond changement de régime qui en résulte. Affaire à suivre, donc !


Arrêtons-nous un instant sur l'attitude du parti socialiste en ces circonstances. D'un côté, nous avons pu apercevoir des députés dissimulés au fond de l'hémicycle sortir au moment opportun tels des diablotins de leur boîte. Tout cela pour se réjouir comme des gamins du mauvais tour fait au gouvernement. De grands enfants, on vous dit ! De l'autre, a été célébré le retour de François Hollande sur la scène médiatique qui considère la décision prise par la Haute Juridiction comme un événement historique. Pas totalement faux mais quelque peu anachronique dans la période actuelle...

Plus fondamentalement, il serait judicieux de la part du principal parti d'opposition qu'il se décide enfin à remplir son rôle et à faire son travail. La politique des "coups" ne peut durer éternellement si l'on éprouve ne serait-ce qu'une once de considération pour le débat démocratique.


Or, force est malheureusement de constater que face à une majorité présidentielle loin d'être irréprochable mais particulièrement active et imaginative, sincèrement désireuse de "faire bouger les choses", on ne peut qu'être saisi de vertige tant le discours du PS manque de corps. Une vraie peur du vide s'installe chez bon nombre de nos concitoyens quand ils tentent d'entrevoir des propositions alternatives du côté de la rue de Solferino.

Après l'épisode du Palais-Royal, il est grand temps de faire bouger la "Maison Royal"...

Publié dans En France et Ailleurs

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Enjeux en jeu

Publié le par Julien Freyburger

Dans deux mois auront lieu les élections européennes. Quelques semaines de campagne et nos représentants au Parlement de Strasbourg seront désignés pour les cinq années qui viennent.

Pour l'heure, cette campagne s'est mise au vert et l'heure du débat électoral n'est pas arrivée si l'on en juge par la discrétion dont font encore preuve médias et listes en compétition. Il faut reconnaître que le contexte socio-économique n'est guère propice à un débat de qualité tourné vers l'échéance de juin.

La crise mondiale que nous traversons est cependant loin d'être la cause exclusive de ce manque d'intérêt. Malgré sa prégnance, elle n'est, en cette période électorale, qu'une raison de plus de ne pas se concentrer sur l'enjeu du moment.

La tendance réelle à confondre et amalgamer enjeux et sujets est source d'inquiétude du point de vue de l'efficacité de nos institutions car le risque est grand de ne pas répondre à la question posée. Or, les choix effectués en 2009 vont nous engager durablement.

Cette situation me rappelle, toutes proportions gardées, l'élection à la présidence de l'UMP mosellane de janvier. Je m'y suis présenté et j'ai perdu d'une courte tête face au député et maire de Sarrebourg Alain Marty. A cette époque, déjà, un autre enjeu était présent dans de nombreux esprits : la préparation des élections régionales. La confusion était telle que sans le comportement exemplaire des deux candidats (j'assume pleinement le choix de l'épithète), cet épisode aurait pu s'achever différemment, en l'occurrence moins bien.

Tout ceci concerne le Mouvement populaire mais il y a une profusion d'exemples qui émanent des autres formations politiques hexagonales...

Pour revenir à l'enjeu du moment, la blogosphère regorge de nombreux sites dits "politiques" qui n'abordent pas, ou très peu, le prochain rendez-vous européen. En revanche, que de commentaires et d'analyses sur celui ou celle qui pourrait aspirer à occuper le fauteuil de maire de Metz qui ne sera pas vacant avant 2014... Enjeu ou jeu ? A vous de choisir !

S'il en est un qui ne commet pas d'erreur en ce domaine, c'est bien Jean-Pierre Masseret, sénateur et président du Conseil régional de Lorraine. A en juger par l'exubérance communicationnelle de la majorité régionale, il faut se rendre à l'évidence : tous les moyens que confère l'institution lorraine en la matière sont tournés vers l'élection de 2010. L'homme affable qui préside aux destinées de notre Région n'en est pas moins un communicant d'exception, prêt à tout mettre en oeuvre pour préparer à sa manière le terrain de jeu électoral, faute d'avoir marqué de son empreinte l'action de la première assemblée régionale qui sort affaiblie de six années de tâtonnement. L'exécutif en place le sait bien, lui qui use d'expédients pour mieux masquer son modeste bilan.

Le jeu politique est ainsi sempiternellement tourné vers les prochains enjeux électoraux. C'est la règle en démocratie. Ne confondons pas pour autant savoir-faire et faire-savoir. Tout est question de priorités.

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