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"Le porte-plume et son souteneur"

Publié le par Julien Freyburger

Le contexte mérite d'être explicité : la ville de Maizières-lès-Metz a lancé il y a quelques années un ambitieux projet de construction d'un nouveau conservatoire, l'actuel bâtiment tombant en ruine, auquel doivent être adossés deux espaces : l'un voué aux activités périscolaires, l'autre aux initiatives socio-culturelles. Jusque-là, rien à redire tant les besoins à l'échelle de la commune sont nombreux en la matière.

Récemment, des avenants ont été soumis au Conseil municipal, parmi lesquels plus de 100 000 euros de béton et de ferraille supplémentaires justifiés dans le rapport présenté par la complexité de l'opération. Ceci alors que le chantier touche à sa fin. Bien que leur montant global soit très important, je ne me suis pas inquiété outre mesure de la survenance de ces avenants, eu égard à l'ampleur de cette entreprise qui avoisine la somme de 9 millions d'euros et conformément à la présomption de bonne foi du décideur public par ailleurs maître d'ouvrage.

La situation se trouve néanmoins quelque peu compliquée quand plusieurs riverains de la nouvelle construction attirent l'attention des élus de l'opposition sur l'apparition d'un "jour" significatif entre deux grands panneaux de béton. D'autant que cette information corrobore plusieurs témoignages dont nous avons été destinataires au cours de ces derniers mois.


Une remarque s'impose naturellement à ce stade : il est bien évident que si l'opposition municipale est informée par diverses sources de cette situation ou, tout du moins, de ces interrogations, la majorité en place l'est a fortiori. Le contraire est absolument inconcevable, d'autant que le quotidien régional, en l'occurrence le
Républicain Lorrain, est lui-même mis au courant de l'affaire.

Peu de personnes possèdent les connaissances techniques nécessaires à une compréhension satisfaisante du sujet, encore moins à une explication rationnelle du phénomène. D'où les questions tout à fait légitimes posées par la population qui, en plus du "droit" de financer le bâtiment par ses impôts, a le droit de savoir.

Face à cette attente normale, l'attitude de la municipalité consiste à ne rien dire et même à ne pas répondre promptement aux appels du pied de l'opposition et de la presse.

Quel en est le résultat ? Un article sur le sujet mettant en avant des "interrogations" et, par ailleurs, des questions sur le sujet émanant de plusieurs élus au cours de la réunion du Conseil municipal.

Quelle est la réaction du maire ? Sous le couvert de la lecture d'une télécopie d'un intervenant important du chantier, il met de façon éhontée en cause la presse et l'opposition qualifiées ensemble de "porte-plume et son souteneur", allant jusqu'à parler de volonté de nuire.

Or, aucune volonté de nuire en la matière, ni au projet ni aux entreprises qui font leur travail, bien au contraire ! Simplement le résultat de la nonchalance du premier magistrat qui ne juge pas utile de répondre à quelques questions sérieuses liées à une construction de près de 9 millions d'euros. Ni plus ni moins.

Publié dans Autour de Metz

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La Moselle à coeur

Publié le par Julien Freyburger

Les maires de Metz et de Thionville ont récemment abordé la question d'un rapprochement entre les deux plus grandes villes mosellanes. Les raisons invoquées sont logiques et pertinentes, à un point tel qu'il n'est pas forcément nécessaire de les énumérer une nouvelle fois. Jean-Marie Rausch regardait également vers le nord, tout comme François Grosdidier qui depuis longtemps évoque cette métropole nord lorraine. D'autres élus, locaux et nationaux, défendent aussi cette idée.

Les décideurs économiques et, plus généralement, les "forces vives" ne sont pas en reste sur le sujet, jusqu'à précéder parfois (souvent ?) les élus en avançant des propositions audacieuses.

L'Etat n'est pas davantage en retrait, lui qui a arrêté les périmètres des fameux SCOT, l'acronyme de schémas de cohérence territoriale. Ainsi le SCOTAM, les deux dernières lettres signifiant "agglomération messine", court de l'aéroport régional jusqu'à Mondelange, territoire qui englobe pas loin de 400 000 habitants. Et le voisin thionvillois dispose d'une limite de propriété mitoyenne de celle de son homologue "grand messin".

En tant qu'élu de Maizières-lès-Metz, je me sens tout particulièrement concerné par cet environnement politico-institutionnel qui devient chaque jour plus prégnant. Ma commune est en effet située au coeur de l'axe Metz-Thionville. Elle est une ville-carrefour des voies de communication, idéalement située pour qui veut être à proximité immédiate des différents centres de gravité de l'ouest mosellan et au-delà. Pour compléter le propos, je ne peux taire l'idée de mon voisin Abate, maire de Talange, qui, de son côté, préconise une fusion des intercommunalités situées entre celles entourant Metz et Thionville.

Que d'idées intéressantes et au demeurant novatrices ! A l'instar de biens d'autres, j'ai moi-même beaucoup réfléchi à ces questions passionnantes pour l'avenir de notre territoire et de ses habitants.

Justement, parlons un peu des Mosellans ! Les visionnaires, ce sont eux qui, dans leur vie quotidienne comme dans leurs loisirs et leurs sorties, ont contribué à donner corps à ces idées et projets. Il est devenu très courant, pour ne pas dire banal, au fil des années, d'habiter à Metz ou dans ses environs, et de travailler dans l'une des zones commerciales et d'activités qui assurent, elles aussi, cette fameuse continuité urbanistique entre Metz et Thionville. Il n'est pas rare non plus de fréquenter les salles de spectacle ou les espaces culturels que des personnes publiques ou privées ont pris l'initiative de construire en divers endroits de notre territoire commun et ce, quel que soit le lieu d'habitation des spectateurs. Pour ne citer qu'un exemple, et non des moindres, qui ne connaît le pôle thermal et touristique d'Amnéville-les-Thermes ?

L'avenir réside à coup sûr dans une vision partagée de notre territoire. Il se dessinera favorablement à la condition que personne ne soit laissé de côté. Si l'on a une réelle ambition pour la Moselle, cela passera aussi par des choix politiques forts, notamment en matière d'infrastructures.

Plus largement, c'est aux Mosellans dans leur ensemble que revient la mission de penser et de préparer l'avenir. Après bien des moments éprouvants, il est grand temps de se retrousser les manches et d'oeuvrer pour que la Moselle soit encore plus attractive demain. Les conclusions du comité dit "Balladur", loin de nous décourager, doivent au contraire nous stimuler et nous inciter à faire mieux ! La Moselle le mérite, non ?!

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La violence pour moyen d'action

Publié le par Julien Freyburger

Les Français comme une bonne partie de la communauté internationale ont vu défiler en boucle des images d'actions violentes en marge du sommet de l'OTAN qui s'est tenu ce week-end dans la capitale parlementaire de l'Europe.

Les black blocs qui prônent une société égalitaire, libertaire, "horizontale" se sont à nouveau illustrés en mettant à sac le quartier du port du Rhin situé à l'est de Strasbourg. Un hôtel incendié, l'office de tourisme détruit de même qu'une chapelle et une pharmacie, sans compter d'autres biens publics et privés saccagés... tel est le résultat des "exploits" de ces groupuscules aussi divers que résolus à "casser".

Les habitants de ce quartier se sentent à juste titre sacrifiés sur l'autel de la nécessaire réussite de cette importante rencontre internationale. Malgré une mobilisation exceptionnelle de forces de l'ordre qui ont globalement bien travaillé et assumé pleinement leurs missions dans des conditions éprouvantes, ces dégâts importants témoignent de la difficulté à canaliser de petits groupes d'individus jeunes et doués d'une mobilité et d'une agilité sans pareil.

Beaucoup de choses ont d'ores et déjà été dites et écrites sur le sujet, l'indignation et la colère prenant le pas sur le pansement des plaies.

Et pourtant, de nombreuses interrogations subsistent, en particulier sur les motivations de ces individus dont on sait qu'ils ne forment pas un groupe homogène. Que veulent-ils vraiment ? Sont-ils motivés par un idéal, fût-il partagé par bien peu de gens ou "prennent-ils leur pied" en cassant et en s'affrontant aux forces de l'ordre, symbole de l'autorité de l'Etat ? La réponse est très probablement protéiforme, à l'image de la diversité des profils de ces activistes.

Au-delà de la réprobation qu'entraîne cette attitude irresponsable, d'autres questionnements se font jour comme le cadre dans lequel ces "talents" s'expriment : une rencontre d'Etats membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord. S'il est permis de contester les fondements mêmes et les objectifs de cette alliance, il est plus aventureux de dénier le caractère démocratique de ses Etats membres ou, à tout le moins, de leur très grande majorité.


Dans un monde en proie à de nombreuses menaces, dont celle qui fait couler le plus d'encre (et du sang aussi), le terrorisme, que serait la communauté internationale sans organisation(s) ? Quelles seraient les perspectives des peuples si le dialogue entre Etats, gage de paix et de coopération, n'existait pas ?

On le constate une fois encore : l'absence de culture politique et juridique (sans parler des autres sciences humaines et sociales) nuit gravement à la santé.

Publié dans En France et Ailleurs

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