Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rachida Dati se prend au jeu

Publié le par Julien Freyburger

Quel déferlement de critiques à l'encontre de Rachida Dati qui participait l'autre soir à une réunion des Jeunes Populaires ! Ces derniers avaient organisé une manifestation mêlant sérieux et amusement avec, en guise de cerise sur le gâteau, une parodie du célèbre jeu télévisé Qui veut gagner des millions ?

Les réponses pour le moins approximatives de Rachida Dati s'inscrivaient bel et bien dans cet esprit et il ne faut dès lors pas s'étonner que "l'avis du public" ait été sollicité de même qu'il ait été fait "appel à un ami". Ne manquait plus que le "50/50" et le tour était joué !

Plutôt que de relativiser cet épisode et de le replacer dans un contexte de détente et de convivialité, certains esprits chagrins ont tout naturellement exprimé leur gêne, scandalisés qu'ils étaient par les propos tenus par le Garde des Sceaux qui, a-t-on pu lire ou entendre çà et là, est "ministre 24 heures sur 24", "dilettante" ou "manifestement en disgrâce"... Un quotidien national, Libération, a même cru bon devoir faire sa "
une" sur le sujet, quitte à verser dans l'approximation la plus grande en extirpant les propos controversés sans tenir compte du ton bon enfant de la soirée. Comme le dirait un ami, "il faut bien vendre du papier" et, pour ce faire, mettre momentanément de côté les règles essentielles de ce beau métier qu'est le journalisme.

Avis aux membres du gouvernement, mais aussi aux parlementaires et autres décideurs publics : à partir d'aujourd'hui, interdiction vous est faite de rire ou même de sourire sous peine d'être accusés de tous les maux ! Tenez-vous le pour dit ! Silence dans les rangs car votre statut d'élu vous a fait passer de l'autre côté, entendez par là un monde aseptisé et dépourvu d'humanité.

Et honte à ceux qui, à l'instar de Rachida Dati, pourraient faire montre de faiblesse en sortant de leur rôle de composition, ainsi qu'en témoigne
Le Figaro qui retrace l'ensemble des événements à l'origine de l'émoi des prétendus beaux esprits affligés par tant de légèreté.

N'en déplaise à ces derniers : je préfère l'humour, même incertain, à ces réactions de pisse-vinaigre qui n'ont de sérieux et de réfléchi que l'apparence. Et si ce court propos ne leur plaisait pas, j'utiliserais moi aussi un joker.

Publié dans En France et Ailleurs

Partager cet article

Notre dame du grand pardon

Publié le par Julien Freyburger

C'est ainsi que Catherine Nay, à mes yeux une des meilleures journalistes politiques, a qualifié ce matin Ségolène Royal dans son édito sur Europe 1.

Il faut dire que la présidente de la Région Poitou-Charentes s'est une fois de plus illustrée en présentant ses excuses au président du gouvernement espagnol, Jose Luis Zapatero, pour des propos prêtés à Nicolas Sarkozy que ce dernier n'a, dans les faits, pas tenus ! C'est en tous les cas ce qu'affirme, entre autres, Jean-Pierre Brard, député communiste de Seine-St-Denis, pourtant peu suspect de complaisance à l'égard du président de la République. Ce parlementaire, à l'instar de onze autres, a participé à ce fameux déjeuner au cours duquel une certaine liberté de ton régnait.

Au-delà des circonstances précises de cet échange à bâtons rompus, c'est bien l'attitude de Madame Royal qui est une fois encore en cause. A un point tel que même les socialistes et, parmi eux, les plus fervents soutiens de l'ancienne candidate à la magistrature suprême, en perdent leur latin.

Que dire, que faire en pareille occurrence ? Difficile de taire la chose tant les médias en font leur miel. Impossible d'approuver ce deuxième "pardon" sauf à vouloir entrer dans le jeu inepte de son auteure qui n'attend que ça. En rire pourrait être une solution satisfaisante si l'image et la crédibilité de la France n'étaient pas en cause.

Reste une issue : condamner fermement le propos royaliste, tenu modestement "au nom de l'Humanité" (sic), et passer à autre chose.

Publié dans En France et Ailleurs

Partager cet article

Le fond et la forme

Publié le par Julien Freyburger

Ces derniers jours, l'opposition au plan national a eu l'occasion de se réjouir de plusieurs "victoires" avec le rejet de la loi dite "HADOPI" et l'arrêt du Conseil d'Etat relatif au temps de parole présidentiel.

Un mot sur ces sujets, quitte à heurter (un peu) certains de mes amis de la Majorité présidentielle. Tout d'abord, rappelons à toutes fins utiles que le projet de loi "Création et Internet" a pour visée essentielle de lutter contre les modes de téléchargement illégaux des oeuvres via Internet. Ceci pour mieux protéger les artistes lésés par la multitude de sites à partir desquels il est loisible de télécharger films et chansons sans contrepartie. Intention au demeurant louable mais considérée par certains internautes comme attentatoire à leur liberté, entre autres arguments avancés au cours des débats.

Quant à la décision prise par la plus haute juridiction administrative, elle consiste à annuler une autre décision, prise par le Conseil supérieur de l'Audiovisuel celle-là, refusant par principe de prendre en considération le temps de parole du Président de la République et de le comptabiliser à raison du contenu du discours et des circonstances dans lesquelles il est prononcé.

Réservé sur le premier sujet, je ne peux en dire autant du second. Je comprends en effet le ressort de la jurisprudence décidée au Palais-Royal qui est avant tout... d'ordre juridique. Faut-il s'en étonner ? Sûrement pas. En pratique, sans pour autant préjuger des travaux du CSA sur le sujet, cette évolution est probablement une conséquence supplémentaire du quinquennat et du profond changement de régime qui en résulte. Affaire à suivre, donc !


Arrêtons-nous un instant sur l'attitude du parti socialiste en ces circonstances. D'un côté, nous avons pu apercevoir des députés dissimulés au fond de l'hémicycle sortir au moment opportun tels des diablotins de leur boîte. Tout cela pour se réjouir comme des gamins du mauvais tour fait au gouvernement. De grands enfants, on vous dit ! De l'autre, a été célébré le retour de François Hollande sur la scène médiatique qui considère la décision prise par la Haute Juridiction comme un événement historique. Pas totalement faux mais quelque peu anachronique dans la période actuelle...

Plus fondamentalement, il serait judicieux de la part du principal parti d'opposition qu'il se décide enfin à remplir son rôle et à faire son travail. La politique des "coups" ne peut durer éternellement si l'on éprouve ne serait-ce qu'une once de considération pour le débat démocratique.


Or, force est malheureusement de constater que face à une majorité présidentielle loin d'être irréprochable mais particulièrement active et imaginative, sincèrement désireuse de "faire bouger les choses", on ne peut qu'être saisi de vertige tant le discours du PS manque de corps. Une vraie peur du vide s'installe chez bon nombre de nos concitoyens quand ils tentent d'entrevoir des propositions alternatives du côté de la rue de Solferino.

Après l'épisode du Palais-Royal, il est grand temps de faire bouger la "Maison Royal"...

Publié dans En France et Ailleurs

Partager cet article