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Mélange des genres

Publié le par Julien Freyburger

Il faut reconnaître à Ségolène Royal un incontestable talent pour créer ce qu'il est aujourd'hui convenu de dénommer un "buzz". Son séjour au Sénégal ne s'écarte pas de ce constat puisqu'elle a réussi à susciter un débat qui déchaîne les commentateurs et rend fiévreux les auditeurs et autres internautes.

C'est dans le cadre d'une action de coopération décentralisée que la présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes s'est rendue dans la patrie de Léopold Sédar Senghor, chantre de la négritude. Elle a profité de ce déplacement pour demander pardon au nom de la France à la suite des propos tenus par Nicolas Sarkozy à Dakar il y a presque deux ans. Le président de la République s'était publiquement interrogé, pour résumer sommairement son exposé, sur l'homme africain et la modernité.

Force est de s'interroger en la circonstance sur les impératifs d'ordre médiatique qui conduisent des décideurs publics, Madame Royal en tête, à ne retenir que des bribes d'information pour rendre leur discours plus intelligible. Il devient en effet courant de céder à la facilité et l'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle ne dispose pas, loin s'en faut, du monopole en la matière.

Mais on peut aussi se demander si une telle prise de position s'inscrit dans la mission de la responsable d'un exécutif régional qui se rend à l'étranger au nom et pour le compte de la collectivité territoriale qu'elle représente. Imaginons en effet que la vingtaine de présidents de conseils régionaux, sans parler de la centaine de présidents de conseils généraux, se sentent investis de prérogatives régaliennes et dépositaires de la parole de la France à l'occasion d'un déplacement hors de nos frontières...


Au-delà de l'inévitable cacophonie qui résulterait d'une telle "prise de conscience" de la part d'élus locaux, des perspectives d'embauches massives au Quai d'Orsay pour pallier les conséquences de ces comportements hasardeux permettraient certainement de mettre un peu de baume au coeur de fonctionnaires désireux de s'engager dans la carrière diplomatique.

Publié dans En France et Ailleurs

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"Le porte-plume et son souteneur"

Publié le par Julien Freyburger

Le contexte mérite d'être explicité : la ville de Maizières-lès-Metz a lancé il y a quelques années un ambitieux projet de construction d'un nouveau conservatoire, l'actuel bâtiment tombant en ruine, auquel doivent être adossés deux espaces : l'un voué aux activités périscolaires, l'autre aux initiatives socio-culturelles. Jusque-là, rien à redire tant les besoins à l'échelle de la commune sont nombreux en la matière.

Récemment, des avenants ont été soumis au Conseil municipal, parmi lesquels plus de 100 000 euros de béton et de ferraille supplémentaires justifiés dans le rapport présenté par la complexité de l'opération. Ceci alors que le chantier touche à sa fin. Bien que leur montant global soit très important, je ne me suis pas inquiété outre mesure de la survenance de ces avenants, eu égard à l'ampleur de cette entreprise qui avoisine la somme de 9 millions d'euros et conformément à la présomption de bonne foi du décideur public par ailleurs maître d'ouvrage.

La situation se trouve néanmoins quelque peu compliquée quand plusieurs riverains de la nouvelle construction attirent l'attention des élus de l'opposition sur l'apparition d'un "jour" significatif entre deux grands panneaux de béton. D'autant que cette information corrobore plusieurs témoignages dont nous avons été destinataires au cours de ces derniers mois.


Une remarque s'impose naturellement à ce stade : il est bien évident que si l'opposition municipale est informée par diverses sources de cette situation ou, tout du moins, de ces interrogations, la majorité en place l'est a fortiori. Le contraire est absolument inconcevable, d'autant que le quotidien régional, en l'occurrence le
Républicain Lorrain, est lui-même mis au courant de l'affaire.

Peu de personnes possèdent les connaissances techniques nécessaires à une compréhension satisfaisante du sujet, encore moins à une explication rationnelle du phénomène. D'où les questions tout à fait légitimes posées par la population qui, en plus du "droit" de financer le bâtiment par ses impôts, a le droit de savoir.

Face à cette attente normale, l'attitude de la municipalité consiste à ne rien dire et même à ne pas répondre promptement aux appels du pied de l'opposition et de la presse.

Quel en est le résultat ? Un article sur le sujet mettant en avant des "interrogations" et, par ailleurs, des questions sur le sujet émanant de plusieurs élus au cours de la réunion du Conseil municipal.

Quelle est la réaction du maire ? Sous le couvert de la lecture d'une télécopie d'un intervenant important du chantier, il met de façon éhontée en cause la presse et l'opposition qualifiées ensemble de "porte-plume et son souteneur", allant jusqu'à parler de volonté de nuire.

Or, aucune volonté de nuire en la matière, ni au projet ni aux entreprises qui font leur travail, bien au contraire ! Simplement le résultat de la nonchalance du premier magistrat qui ne juge pas utile de répondre à quelques questions sérieuses liées à une construction de près de 9 millions d'euros. Ni plus ni moins.

Publié dans Autour de Metz

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La Moselle à coeur

Publié le par Julien Freyburger

Les maires de Metz et de Thionville ont récemment abordé la question d'un rapprochement entre les deux plus grandes villes mosellanes. Les raisons invoquées sont logiques et pertinentes, à un point tel qu'il n'est pas forcément nécessaire de les énumérer une nouvelle fois. Jean-Marie Rausch regardait également vers le nord, tout comme François Grosdidier qui depuis longtemps évoque cette métropole nord lorraine. D'autres élus, locaux et nationaux, défendent aussi cette idée.

Les décideurs économiques et, plus généralement, les "forces vives" ne sont pas en reste sur le sujet, jusqu'à précéder parfois (souvent ?) les élus en avançant des propositions audacieuses.

L'Etat n'est pas davantage en retrait, lui qui a arrêté les périmètres des fameux SCOT, l'acronyme de schémas de cohérence territoriale. Ainsi le SCOTAM, les deux dernières lettres signifiant "agglomération messine", court de l'aéroport régional jusqu'à Mondelange, territoire qui englobe pas loin de 400 000 habitants. Et le voisin thionvillois dispose d'une limite de propriété mitoyenne de celle de son homologue "grand messin".

En tant qu'élu de Maizières-lès-Metz, je me sens tout particulièrement concerné par cet environnement politico-institutionnel qui devient chaque jour plus prégnant. Ma commune est en effet située au coeur de l'axe Metz-Thionville. Elle est une ville-carrefour des voies de communication, idéalement située pour qui veut être à proximité immédiate des différents centres de gravité de l'ouest mosellan et au-delà. Pour compléter le propos, je ne peux taire l'idée de mon voisin Abate, maire de Talange, qui, de son côté, préconise une fusion des intercommunalités situées entre celles entourant Metz et Thionville.

Que d'idées intéressantes et au demeurant novatrices ! A l'instar de biens d'autres, j'ai moi-même beaucoup réfléchi à ces questions passionnantes pour l'avenir de notre territoire et de ses habitants.

Justement, parlons un peu des Mosellans ! Les visionnaires, ce sont eux qui, dans leur vie quotidienne comme dans leurs loisirs et leurs sorties, ont contribué à donner corps à ces idées et projets. Il est devenu très courant, pour ne pas dire banal, au fil des années, d'habiter à Metz ou dans ses environs, et de travailler dans l'une des zones commerciales et d'activités qui assurent, elles aussi, cette fameuse continuité urbanistique entre Metz et Thionville. Il n'est pas rare non plus de fréquenter les salles de spectacle ou les espaces culturels que des personnes publiques ou privées ont pris l'initiative de construire en divers endroits de notre territoire commun et ce, quel que soit le lieu d'habitation des spectateurs. Pour ne citer qu'un exemple, et non des moindres, qui ne connaît le pôle thermal et touristique d'Amnéville-les-Thermes ?

L'avenir réside à coup sûr dans une vision partagée de notre territoire. Il se dessinera favorablement à la condition que personne ne soit laissé de côté. Si l'on a une réelle ambition pour la Moselle, cela passera aussi par des choix politiques forts, notamment en matière d'infrastructures.

Plus largement, c'est aux Mosellans dans leur ensemble que revient la mission de penser et de préparer l'avenir. Après bien des moments éprouvants, il est grand temps de se retrousser les manches et d'oeuvrer pour que la Moselle soit encore plus attractive demain. Les conclusions du comité dit "Balladur", loin de nous décourager, doivent au contraire nous stimuler et nous inciter à faire mieux ! La Moselle le mérite, non ?!

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